A l'occasion de la mort du prince Sid'Ali, un ex-bey, Alia, jeune chanteuse, parcourt un palais en ruines dans la banlieue de Tunis et se souvient de ses quinze ans, lorsque sa mère, Khedija, était en ce même lieu une servante du bey. Alia découvrait alors deux mondes : celui des maîtres, les nantis, et celui des servantes, les corvéables...
"L'histoire de mon film "Les Silences du palais" a pour héroïne une femme. Celle que dans mon pays, on appelait parfois la 'colonisée du colonisé', femme inférieure par naissance, femme née pour servir l'homme. Alia est née dans la servitude. Elle est la fille d'une des servantes du palais des Beys, les derniers rois de Tunisie... Chez ces monarques, les servantes ne sont pas seulement là pour servir : corvéables à merci, elles doivent subir également le droit de cuissage des princes. Ce monde des princes orientaux - les derniers qui règnent en Tunisie - monde fait de raffinements et d'injustices, des splendeurs d'une culture millénaire en même temps que des marques de sa décadence, est vu depuis les cuisines du palais, à travers le regard d'une petite fille. Une petite fille dont le destin tracé était d'hériter de la condition d'esclave de sa mère. Alia va chercher dans son corps, dans sa chair, l'issue pour échapper à sa condition. C'est en effet par la beauté de sa voix, par le chant, qui est une composante essentielle de la civilisation très largement orale où elle est née, qu'elle va chercher son salut. Sa rencontre avec Lofti, un jeune militant caché dans les sous-sols du palais lui fait prendre conscience de l'importance du mouvement national qui lutte pour l'indépendance du pays. Alia va s'identifier à cette lutte et espérer être aussi libérée de la prison où elle se trouve enfermée. Y parviendra-t-elle ?" Moufida Tlatli
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