Ce programme retrace donc les cent trente années d'existence de la gigantesque « machine à rêves » qu'est le Casino de Paris. A l'aide d'images d'archives, d'extraits d'émissions et d'actualités, de nombreux témoignages ponctués d'anecdotes et de séquences tournées au sein même du music-hall de la rue de Clichy.
De 1880, date de sa création sous le nom de « Palace Théâtre », à nos jours, le Casino de Paris a toujours été un music-hall. Un vrai music-hall dont l'Histoire, véritable épopée, passionnera les téléspectateurs qui, le plus souvent, ignorent tout de ce temple de la vie parisienne, pourtant renommé dans le monde entier et désormais classé Monument Historique.
On fait bien quelques rapprochements : Maurice Chevalier, Mistinguett, Joséphine Baker, Zizi Jeanmaire et Roland Petit, Line Renaud. On a vaguement entendu parler de Léon Volterra, qui dirigea le Casino durant douze années et y monta vingt-quatre revues qui furent autant de succès ainsi que d'Henri Varna. Peut-être a-t-on en mémoire un Tino Rossi qui, âgé de soixante-quinze ans, y triompha fin 1983, Jacques Higelin qui lui succéda avec bonheur. La reprise de « Hair », version américaine, en 1984.
Mais qui se souvient des débuts de la vénus noire, Joséphine Baker, au Casino de Paris, en 1930, dans la revue « Paris qui remue » ? Des débuts si fulgurants qu'au terme du spectacle qui dura trois mois, cent cinquante ouvriers travaillèrent nuit et jour à refaire la salle.
Qu'en est-il de l'immense piscine aux parois de verre contenant cent mille litres d'eau que Volterra fit installer sous la scène après l'incendie qui dévasta le Casino en 1922 et qui créa la surprise lors des représentations de la revue « En douce » ? Une cuve qui montait au final du deuxième acte, occupant toute la scène et dans laquelle plongeait la troupe au complet avec en tête Mistinguett et son irrésistible partenaire, Dorville, accompagnés de dizaines de sirènes.
Comme on l'aura compris, le documentaire festif qu'est « Le Casino de Paris, le coeur à l'affiche » se propose de retracer la vie de ce haut lieu de la danse et de la chanson, survivant à deux guerres, éternellement reconnaissant et témoin vivant d'un siècle au cours duquel, bien souvent, le spectacle fut aussi brillant dans la salle que sur la scène. Pour en arriver à notre XXIème siècle et à une passionnante visite guidée, certes parfois quelque peu teintée de nostalgie, de ce géant du divertissement où, côté coulisses, rôdent encore et sans doute pour toujours les fantômes des plus grands. De ce Casino grâce auquel Paris sera toujours Paris.
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